Muni d'appareils divers tel un géomagnétomètre et d'instruments
sensitifs comme l'antenne Lecher destinée à détecter les phénomènes
vibratoires, Michel Lespagnard commence à dresser un bilan énergétique
global de l'habitation. Une fois celui-ci réalisé, il intervient alors
localement en plaçant ici un biorupteur, là un interrupteur bipolaire,
là encore en suggérant de remplacer tel lit dont la structure métallique
induit une tension électrique sur le corps de 400 millivolts. "Il n'y a
là rien de sorcier, renchérit-il. Vous pouvez avoir simplement une
poutre métallique qui n'est pas mise à la terre et rayonne alors à
travers toute votre maison avec les effets pervers que l'on image." Et
de rappeler que les êtres vivants, hommes et animaux, sont des systèmes
ouverts aux ondes électromagnétiques ambiantes, chacun d'eux
fonctionnant à la manière d'un émetteur-récepteur de radio.
Rappelez-vous les fameuses vaches "électriques" qui ont défrayé la
chronique dans les années 90 et pensez aux habitations situées à
proximité de lignes à haute tension dont la communauté scientifique
s'accorde aujourd'hui à reconnaître les risques accrus de leucémies et
de cancers. En harmonie avec le cosmique et
le tellurique
Même si le phénomène est devenu plus complexe avec
l'avancée technologique moderne, l'effet supposé des ondes sur le corps
humain est pourtant vieux comme le monde si l'on considère que la terre
est elle-même soumise à des champs électromagnétiques naturels. Ces
phénomènes vibratoires émis, par exemple, par des courants d'eau
souterrains ou des zones de discontinuité du sous-sol ont toujours été
pris en compte par les générations passées qui évitaient de construire
n'importe où et n'importe comment. Ce qui explique la raison pour
laquelle on avait souvent recours à un sourcier.
L'édification de la ville de Fréjus est, à ce titre
exemplaire, tout comme les fameux aqueducs romains longeant les grands
axes diagonaux. Dans le même ordre d'esprit, on sait que les cathédrales
étaient bâties autour d'un chiffre d'or qui était finalement
l'expression d'une connaissance intime du lieu, démarche que Michel
Lespagnard a d'ailleurs reprise à son compte avec l'architecte Xavier
Deleval. L'idée des deux hommes est en effet de réaliser des
constructions en harmonie avec le cosmique et le tellurique. "Avant le
premier coup de pelleteuse, expliquent-ils, nous analysons le meilleur
rapport entre la position des astres les plus significatifs pour le ou
les futurs propriétaires avec le lieu d'implantation de sa nouvelle
maison, tout en tenant compte d'autres paramètres géobiologiques".
Une démarche originale qui convaincra sans doute les
personnesférues d'astrologie, mais qui a surtout le mérite d'attirer
l'attention sur la nécessité de tenir davantage compte du terrain à
bâtir, de son sous-sol et de l'orientation de la future habitation |